Pourquoi je me sers du CliftonStrengths


J’ai croisé la route de ce test de personnalité, il y a bientôt 10 ans. Mon amie Florence Hardy avait découvert cette approche et s’était formée aux Etats-Unis. Elle avait besoin de valider sa certification en accompagnant plusieurs personnes et j’ai eu la chance qu’elle fasse appel à moi. 

En général lorsque j’ai le sentiment d’avoir fait tour d’une approche, je m’intéresse à autre chose. Puis, je suis très sensible au fait que les tests puissent nous coller des étiquettes qui nous enferment dans une histoire dominante parfois peu aidante.

Mais avec les talents (ou points forts), j’ai découvert le potentiel quasiment exponentiel de cette approche, des combinaisons des talents sans cesse renouvelées avec chacune des personnes dont je débriefe le test, et je ne l’ai plus quittée.

Le CliftonStrengths est très riche et résolument positif. Il oriente notre regard vers notre potentiel, nous apprend à le développer, à être curieux de nous-mêmes. En cela, il est dans la droite ligne des pratiques narratives, une approche d’accompagnement que j’affectionne.

Les 34 Talents sont autant de traits de personnalité, chacun d’entre eux révèlent une de nos facettes.

Ce test est à la fois très accessible et très complexe. Il dépeint une personnalité à travers une mosaïque d’aptitudes. On peut l’approfondir et découvrir, au-delà de nos Talents, les besoins qui s’y rattachent, l’ombre et la lumière des Talents, leur forme brute ou raffinée, les associations des différents Talents.

Un fois qu’on identifie nos propres Talents, on apprend à repérer les Talents de notre entourage et surtout on comprend que chaque personne est différente, qu’elle a sa propre perception du monde, son propre système de valeurs, de priorités, de perception. C’est une invitation à la compréhension et la curiosité mutuelles. Par exemple, lorsqu’une personne qui a empathie en 1 discute avec une personne qui l’a en 34, il a forcément des qui pro quo, voire des tensions. Je me souviens d’un couple : la femme interprétait la distance de son mari comme un manque d’intérêt, alors que simplement il ne captait pas les sentiments et émotions de sa femme. Pour sortir de cet angle mort la femme avait à apprendre à exprimer ses émotions et sentiments avec des mots afin que son mari puisse y accéder. Et lui avait à apprendre à poser des questions : comment te sens-tu ? Comment vas-tu ? Chacun faisant un pas vers l’autre et comprenant mieux son « mode d’emploi »

Ces différents Talents, en général, on dit que les 10-12 premiers sont actifs dans notre personnalité s’associent entre eux et forment ce que j’appelle une « boule de neige de Talents ». C’est ainsi que par exemple le Talent Input aura une teinte différente s’il est en proximité avec le Talent Learner, ou bien connecté à Maximiser.

C’est aussi un moyen d’ouvrir des perspectives de progrès, sans pour autant faire d’amalgame entre la personne et le problème.

Par exemple, avec mon Talent responsabilité, il m’est arrivé de plonger dans le sauvetage à pieds joints, d’intervenir dans une réunion, pensant que la décision qui allait être prise était mauvaise et dangereuse pour l’entreprise. Ce Talent prenait d’un coup toute la place et prenait le volant. Identifier le Talent, les déclencheurs, des stratégies pour activer d’autres Talents « antidotes » pour contrebalancer est bien plus constructifs que de dire juste : « Jeanne tu es dans le sauvetage, tu as un problème de toute-puissance ». On ne parle que d’une part de soi c’est bien plus sécure, car la personne ne se sent pas remise en cause dans son entièreté.

Grace au CliftonStrengths, j’ai aidé beaucoup de mes coaché.e.s à reprendre confiance en elles, à mieux comprendre leur fonctionnement en étant dans une posture de curiosité bienveillante et d’ouverture. Je me souviens d’une cliente qui regrettait de ne pas être spécialiste. Comprendre qu’avec son Talent Studieux (Learner) elle avait besoin de renouveler ses apprentissages très régulièrement, et que la spécialisation, cela ne lui convenait pas. Ou à un client qui regrettait de ne pas avoir des tas d’amis, de ne pas organiser de grosses fêtes pour ses anniversaires. Avec son Talent Relator et le fait qu’il avait Charisme très bas, il a compris qu’il préférait les relations en binômes, ainsi les groupes n’étaient pas sa tasse de thé.

Avec le CliftonStrengths on regarde ce qui fonctionne bien, et on fait le deuil de certains modèles qui ne nous correspondent pas.